Macaron

Navigateurs Aériens et DENAE

de l'Aéronautique Navale

Pinguin
1957
1960
1961
1962
1964
1965
1966
1968
1972
1973
1974
1976
1984
1985
1986
1988
1989
1995
1996

1958

Roger Lagattu (1958-16)

Quelques anecdotes pendant le cours du BE Navigateur Aérien de novembre 1958 à juillet 1959 à l’EPV 56S sur la BAN AGADIR.
Nous volions sur SO95, MB161, Lancaster, Junker, et j’effectuais au total 142.2 de vol.
Je me souviens :
Vol de navigation sur SO95, beaucoup de turbulences ; mon binôme élève dégueule dans son casque (à cette époque, un simple casque en cuir)… et après 3h de vol…on remet les casques pour l’atterrissage… Imaginez le résultat !!!!
Un autre vol nav…, le pilote donne l’ordre de transmettre notre position au radio « moteur droit en feu » « prêt à évacuer l’avion ». J’exécute l’ordre puis me lève, capelle mon parachute, je suis devant la porte prêt à sauter… Je me retourne l’équipage riait. Le pilote me félicite car en toute innocence, je n’avais pas paniqué.
Je ne me rappelle pas du tout, mais je me souviens des deux jours de cours pour démontrer la formule d’Archibald SMITH à la base de la compensation des compas.
D = AcosCC + BsinCC + Ccos2CC + Dsin2CC
Je me souviens de bonnes parties de volley le soir après les cours, du vieux Marocain qui nous vendait d’excellentes oranges portées sur un vieux vélo comme les « Jonnys » de Roscoff avec leurs oignons. C’était sûrement un ancien tirailleur mais aucun d’entre nous n’a osé le lui demander.
Nous sortions chaque fin de semaines, en tenue militaire, dans une ville « un peu hostile ». Nous fréquentions près de la plage, le CNA (centre nautique d’Agadir), jamais un pied noir ne nous a adressé la parole. Pourtant nous étions jeunes, sans doute beaux, mais simples marins. La convivialité bretonne était bien loin, les demoiselles ne savent pas ce qu’elles ont perdu.
Nous montions la garde à tour de rôle la nuit armés d’une mitraillette américaine Thomson de gros calibre 11,43, arme parait-il très sensible ! Nous étions deux éloignés l’un de l’autre, pas du tout rassurés.
L’école était éloignée des bâtiments de la base, un simple mur de 2 mètres nous séparait d’un village. Je pense que maintenant il y aurait eu des attaques suicides, on aurait été habillés de gilets pare-balles avec radio. Une nuit : alerte… fausse, un copain avait laissé tomber sa mitraillette, la rafale est partie sans blesser personne.
Au bout de 8 mois de cours nous avons eu droit à une permission de 72 h et retrouvé nos familles après un vol de 9 h sur Lancaster. Mais en ce temps-là, c’était normal, nous n’avions ni téléphone ni internet.
Nous avons obtenu notre macaron de volant et l’Aéronavale nous attendait.

Ligne